Les ordures ménagères qui menacent l’environnement dans la localité de Labé

Article : Les ordures ménagères qui menacent l’environnement dans la localité de Labé
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7 novembre 2022

Les ordures ménagères qui menacent l’environnement dans la localité de Labé

Autrefois connue avec un climat humide et une pluviométrie abondante, la préfecture de Labé en Guinée connaît une saison pluvieuse très courte de seulement 5 mois avec un climat moins frais. Pour cause, les cours d’eau sont largement menacés par les ordures ménagères depuis quelques temps.

Une image prise par Alhassane Konah Baldé au Quartier de TATA 1 dans la commune urbaine de Labé

Situation géographique

450 km de la capitale Guinéenne, la préfecture de Labé est l’une des cinq préfectures de la région administrative de Labé. Elle a une superficie 3 391Kmet une population totale de 318 938 habitants dont 175 365 femmes pour une densité moyenne de 30hbts/km2  d’après le recensement général survenu en 2014.

Elle est limitée à l’Est par les préfectures de Tougué, Koubia ; à l’Ouest par Lélouma ; au Nord par Mali et au Sud par Pita et Dalaba.

La préfecture de Labé est composée de douze (12) communes rurales qui sont : Hafia, Garambé, Dalein, Tountouroun, Noussy, Kalan, Dionfo, Sannou, Diari, Popodara et Kouramangui.

Les principales activités économiques sont les suivantes : le commerce très florissant, l’agriculture (cultures vivrières, maraîchères), l’élevage (Bovins, Ovins, Caprins) par des particuliers.

L’agriculture est dominée par la culture de la pomme de terre, du fonio, et d’arachide. L’artisanat réunissant (le tissage, la poterie, la teinture, la saponification, la vannerie…).

Le secteur de transport occupe une place non négligeable assurant ainsi la mobilité des habitants.

La préfecture de Labé dispose des bas-fonds d’une superficie de 148,58ha et des plaines de 63,8ha à aménager.

Autre fois connue avec un climat humide et une pluviométrie abondante, de nos jours la préfecture de Labé connaît une saison pluvieuse très courte de seulement 5 mois avec un climat moins frais et ce, suite au réchauffement climatique que connaît cette localité où les cours d’eau sont largement menacés par les ordures ménagères depuis quelques temps.

C’est bien pour ces raisons que je me suis dit de faire cette aventure afin de faire le constat sur certaines menaces dont sont confrontés ces cours d’eau qui pour la plupart traversent le centre-ville de Labé avant de se jeter dans plusieurs pays limitrophes de la Guinée comme le Sénégal et la Gambie.

Dégradation des cours d’eau suite à la mauvaise gestion des ordures ménagères

Le constat est alarmant et si rien n’est fait, ces cours d’eau sont menacés de disparition car ils sont devenus des dépotoirs d’ordures de tout genre et plus généralement des ordures ménagères. Au cours de cette aventure, à chaque arrivée près d’un cours d’eau, nos regards se sont directement heurtés aux déchets plastics et des pampers utilisés et qui ont souvent servi de couches à des bébés afin de limiter la lessive dans les foyers.

A ces ordures s’ajoutent des sachets plastiques jetés partout et dont la production est favorisée par la floraison incontrôlée des entreprises de production d’eau minérale qui n’ont pensé à aucune politique de gestion et de recyclage de ces déchets plastics. Et pourtant les autorités préfectorales de Labé avaient épouser la politique de pollueur payeur mais malheureusement cela ne fut qu’un feu de paille et la montagne n’a accouché que d’une souris.

Comme l’indique l’image ci-dessous, ces ordures ménagères sont partout et contribuent gravement à la disparition sans cesse de ces cours d’eau qui favorisent les potagers, la culture de la pomme de terre et la normalisation du climat dans la capitale Foutanienne. Ces ordures que nous mentionnons dans cet article sont jetées nuit et jour par des citoyens qui semblent complètement ignorer l’importance de la protection de l’environnement sur la vie de l’homme sur terre.  Face à ce comportement, nous en appelons au civisme des citoyens qui en plus des actions entamées par les autorités ont un rôle important à jouer pour préserver l’environnement.

Image prise par Alhassane Konah Baldé dans la commune urbaine de Labé

Que faire face à ce problème sociétal et environnemental ?

Selon Monsieur Diallo Mamadou Cellou, activiste de la société civile en faveur de l’environnement :

« Concernant les déchets plastiques, il faut dire que les ordures ne favorisent pas la préservation de l’environnement dans la mesure où leur fabrication prend seulement 20 secondes et leur durée de vie est estimée entre 450 et 500 ans. Imaginez donc quand vous jetez un sachet d’eau par terre, il peut rester là pendant près de 5 siècles et on le garde pour qui ? Ce sont donc des dangers pour l’environnement, ces déchets plastics et je suis convaincu que nous devons absolument lutter contre cela et trouver des moyens alternatifs pour mettre fin à ces types de déchets en Guinée.

Notons, que dans presque toutes les régions de la Guinée, nous constatons malheureusement des unités de production d’eau minérale et laissez-moi vous dire que ce sont de simples moyens de dissémination de déchets plastiques. Vous retrouverez ces sachets plastiques qui ont fini par envahir presque toutes nos forêts. Lorsque les animaux consomment ces déchets, ça les tue et il est de même pour les arbres autour desquels ces plastiques sont jetés, voilà qui les empêche d’aspirer les nutriments favorables à leur développement. Pire, il y en a qui brûlent ces déchets plastiques et c’est une pratique nocive pour la santé de l’homme. Quant aux Pampers utilisés comme couches pour les bébés, je me dis que l’état est trop négligeant à ce niveau vu que les importations de ces objets ont pris une ampleur inquiétante en Guinée et ces pampers ne sont pas recyclables.

On a donc du mal à gérer ce problème par ce que même dans les zones de tri et de transfert des déchets, il n’y a pas un moyen adéquat pour gérer ces genres d’ordures. Il nous faut donc penser à sensibiliser les populations sur les dangers de ces déchets plastiques par ce qu’avant les mamans utilisaient des couches réutilisables, mais maintenant c’est le contraire, ce sont plutôt ces pampers qu’elles utilisent et les jettent partout après usage. Il faut sensibiliser les communautés sur la gestion de ces ordures tout en impliquant les importateurs également. En Guinée, la gestion des déchets plastiques reste un grand défi dans la mesure où nous sommes pami les pays qui en importent le plus ».  

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