Guinée : prostitution et tourisme sexuel, des phénomènes qui prennent de l’ampleur, perturbent la scolarité et piétinent la santé sexuelle

A travers cet article, nous tentons d’apporter quelques réponses aux phénomènes de tourisme sexuel et de prostitution en République de Guinée. Loin de cibler quelqu’un à travers cet écrit, nous cherchons à mettre en relief certaines causes et conséquences que ces pratiques peuvent avoir. Nous saisissons également l’opportunité pour tirer la sonnette d’alarme et apporter quelques conseils à la nouvelle génération…

Quelques orientations sémantiques…

Par définition, la prostitution consiste à se prêter, moyennant rémunération, à des actes sexuels de quelque nature qu’ils soient. La rémunération n’est pas forcément de l’argent : elle peut se traduire par des cadeaux ou un hébergement en contrepartie d’actes sexuels, sans qu’il y ait forcément pénétration.

Quant au tourisme sexuel, c’est un type de tourisme pratiqué par des individus qui voyagent dans le but d’avoir des relations sexuelles à caractère commercial avec les habitants du lieu de destination. Cependant, d’autres types de relations sexuelles existant dans les lieux touristiques et qualifiées de « normales » (tourisme de rencontre, tourisme libertin par exemple) sont considérés par des auteurs comme relevant du tourisme sexuel.

L’ampleur de ces phénomènes en République de Guinée

Ces pratiques gagnent de plus en plus le terrain et plusieurs esprits s’y adonnent sans pour la plupart prendre conscience des conséquences désastreuses qui peuvent en découler. Elles sont nombreuses aujourd’hui ces filles qui n’attendent qu’un coup de fil ou un simple message via Messenger pour quitter les villes de l’intérieur et rallier Conakry. Elles veulent retrouver des inconnus souvent rencontrés à travers les réseaux sociaux afin de passer des temps souvent très courts mais incertains dans différents motels ou cachettes sentimentales de la capitale.

Elles se soucient peu de leur santé, de leur scolarité et de leur sécurité, mais sont prêtes à tout pour offrir de faux prétextes à leurs parents et amis afin de prendre la route de la capitale et vivre leur aventure pleine de soupçons et d’incertitudes. Tout ce qui compte pour elles, c’est l’argent, le restaurant, la métropole, en un mot la belle aventure comme elles aiment à le dire sans gènes.

Comme prétextes pour prendre la route, elles disent souvent à leurs parents qu’elles partent assister à des cérémonies de mariage de leurs copines ou encore pour suivre des activités de formation au nom de telle ou telle autre structure, même si elles savent pertinemment que ces semblants de missions ne se limiteront qu’entre les quatre murs d’un motel une fois arrivée.

Quelques fois certains parents savent que les arguments avancés par la candidate à l’aventure sont souillés de mensonges par ce qu’on dit souvent « A beau mentir qui vient de loin ».

Les causes de ces pratiques mondaines

Les causes de ces pratiques peuvent être nombreuses, quelques fois connues du grand public et quelques fois méconnues. Parmi les plus connues, nous pouvons sans risque de se tromper énumérer certains éléments comme la pauvreté, la démission parentale dans l’éducation, les mauvais mentors et mauvaises fréquentations ou encore les ambitions démesurées de certaines filles. Le faible niveau intellectuel de certains amateurs de ces pratiques qui ignorent les problèmes de sécurité, et de santé personnelle et publique, joue également. « Il n’y a pas de fumée sans feu ».

Les considérations relationnelles et sociales

Celles qui pratiquent ces aventures sont souvent considérées par leurs amants comme des filles de joie qu’il faut affecter aux oubliettes dès après le premier rendez-vous car ces derniers estiment très élevé le nombre de personnes qui font la même chose avec ces mêmes filles. Et souvent dans leur intelligence, les amants se posent la question de savoir s’il faut porter confiance à une fille qui a menti à ses parents pour s’envoler à la rencontre d’un amant rencontré dans le flou et l’incertitude. C’est d’ailleurs pour cela que ceux qui invitent prennent toutes les précautions avant l’arrivée de l’aventurière pour selon eux éviter d’être victime de vol par exemple. Ne serait-ce pas cela le motif qui fait que les rencontres se tiennent souvent dans les motels et non à domicile ?

Les conséquences de ces pratiques

Les conséquences sont nombreuses et souvent désastreuses des deux côtés, c’est-à-dire pour les filles et pour les hommes qui sont adeptes de ces deals. On peut sans aucun mal décrire et lire ces conséquences qui ont des dimensions économiques, sanitaires, sociales etc. « A côté du feu, il y a aussi la fumée ».

Chez les hommes :

Les risques sont énormes et les conséquences peuvent être très lourdes à courts, moyens et longs termes.

D’un point de vue économique, le commanditaire de la rencontre le fait souvent sans se soucier de ses épargnes souvent réalisées dans des conditions très difficiles et cela peut avoir des répercussions négatives sur ses prochaines conditions de vie et celles de sa famille dont il a la charge. Il y’a aussi les risques de contracter des infections et maladies sexuellement transmissibles parce qu’il faut reconnaître que pour la plupart, ces mêmes aventurières du sexe font ces mêmes pratiques avec plusieurs autres partenaires et sans aucune dose de conscience ou de prudence. En plus de toutes ces conséquences, il y a des risques qui sont liés à la sûreté et à la sécurité de la personne. Elle peut être à tout moment victime de vol et même d’accusations de viol car ces aventurières du sexe semblent être prêtes à tout pour se remplir la poche.

Chez les filles/femmes :

En partant à la rencontre d’un inconnu, rencontré dans des conditions souvent éclairées par le simple canal des réseaux sociaux, les risques d’insécurité sont énormes. Il n’est pas exclu de tomber sur un arnaqueur, un trafiquant d’organes ou encore un violeur. Il y a un adage de chez nous qui dit que « L’apparence est trompeuse ».

Plusieurs filles fuient les études pour aller passer plusieurs jours dans ces aventures, cela les déconcentre de leurs parcours académiques et certaines parmi elles finissent par abandonner les études.

Pire, certains commanditaires du deal sexuel le font souvent avec plusieurs autres filles de joie comme ils les qualifient et avec la négation de la prudence. Ils peuvent donc être de potentiels distributeurs d’IST et MST sans aucune hésitation.

Comme on le dit dans ma tradition, « Il n’y pas un voyage sans retombées, qu’elles soient positives ou négatives ».

Et si on réfléchissait bien sur ce qu’on doit faire ?

Loin d’être un coach sentimental, nous pensons qu’il est important d’entourer nos différentes programmations, besoins et attitudes par la réflexion. Cela nous permet de trouver des réponses à des questions très utiles dans notre vie comme celles-ci : qu’est-ce que je fais ou je dois faire ? Comment je dois le faire ? Quelle est l’importance de ce que je fais ? Quelles conséquences peuvent découler de ce que j’entreprends ? Il y a-t-il de risque par rapport à cela ?

Trouver les réponses à toutes ces questions avant de penser à cette aventure nous permettrait d’éviter de mettre en péril nos droits à la santé sexuelle et de la reproduction comme le droit à la vie et le droit à la santé par exemple.

Comme le disait mon grand-père, « Pour ne pas tomber dans les trous des serpents, il est important d’ouvrir grandement ses yeux en marchant » et que « Celui qui ne choisit pas ou s’asseoir se relève souvent avec des saletés collées sur ses habits ».