Dans le monde, homme comme femme, chacun peut jouer un rôle en faveur de
la paix.

A Labé, Koumba est une citoyenne très motivée. Elle s’investit quotidiennement pour le bien de sa communauté. Pourtant, il
n’y a pas si longtemps, son travail la plaçait au cœur des divisions
politiques qui agitent le pays. En effet, depuis plusieurs années, les
tensions liées aux périodes électorales qui ouvrent souvent la
voie à des transitions se font tout particulièrement sentir dans la région de la moyenne Guinée, fief de l’opposition. Le risque d’une montée de la violence dans la localité en est exacerbé.

Principalement en raison de son rôle au sein de l’administration, il
était jusque-là impensable pour Koumba de se retrouver en présence
de quelqu’un ayant une inclination politique différente de la sienne.
« J’étais vraiment carrée. Je ne voulais pas entendre parler de
l’opposition ni être en contact avec quelqu’un appartenant à un autre
parti que le mien. Je me disais que puisque je travaille pour le
gouvernement, il était de mon devoir de le soutenir à 100% dans tous
les cas« , se souvient-elle.

Depuis lors, les choses ont positivement changé pour Koumba. Par le
biais de sa participation à des projets de renforcement de capacités
sur la consolidation de la paix, elle a dépassé ses préjugés initiaux
afin de collaborer avec des personnes d’horizons politiques différents
pour prévenir les violences à Labé grâce à un système
d’alerte et de réponse rapide. Aujourd’hui, son engagement pour la
paix lui permet d’entrer en contact avec d’autres acteurs pour les
amener à approfondir davantage leurs compétences et à aller plus loin
avec le seul but d’adresser une riposte à la violence.

Ainsi, lors d’une formation sur la promotion de la non-violence,
Koumba et les acteurs locaux en première ligne de ces efforts de
prévention ont pu acquérir les outils nécessaires pour répondre aux
discours et aux attitudes fondés sur l’exclusion et la violence. C’est
là que j’ai rencontré cette dame pour la deuxième fois et elle n’a pas
tardé de me dire :

« Cette formation m’a permis de comprendre que j’avais tort et de
changer de comportement. J’ai cessé d’être radicale et retranchée
derrière mes idéaux.  Depuis lors, je suis tolérante envers tout le
monde. Nous sommes tous Guinéens, il nous faut nous accepter les uns
les autres. Même si nos opinions diffèrent, cela ne nous empêche pas
de vivre en harmonie,” dit-elle.

Aujourd’hui, Koumba travaille pour que ce changement se produise
chez tous ceux qu’elle rencontre. « Mon changement a eu un impact
direct sur ma communauté. J’ai acquis les bons outils pour rassembler
les gens« , ajoute-t-elle. Koumba met un accent particulier sur la
formation des jeunes filles afin qu’elles puissent également répondre
aux comportements vecteurs de violence. « Les femmes sont le pilier de
la paix et du développement dans le pays. Sans leur participation, il
n’y aura pas de paix. Je les sensibilise chaque jour pour qu’elles
puissent s’unir, se donner la main et que nous travaillions ensemble
pour un avenir meilleur pour nos enfants« , dit-elle.

Faut-il mentionner que ces campagnes de sensibilisation portent déjà
leurs fruits, et que Koumba intervient souvent comme médiatrice lors de
conflits dans la communauté ? A l’écouter, la jeune dame me confie :
« Nous devons poursuivre et multiplier ces factions de sensibilisation,
afin qu’elles puissent inclure des personnes clés dans chaque foyer de
violence et partout ailleurs dans le monde. Les gens doivent
comprendre que la violence ne nous aidera pas à résoudre les problèmes
de la Guinée. Nous devons ouvrir le dialogue”, conclut l’actrice.